Ce carrousel est un exemple de quelques photos. 597 autres clichés vous attendent dans la rubrique “galerie de photos” ci-dessous.
Visitez aussi l’album photo de Théophile Nicoleau, prisonnier de guerre en Allemagne de 1915 à 1918 –> ICI
Saint Martin des Noyers le 16 mai 2024.
Du 17 mai au 6 juin 2024, Photoguste exposera 44 photographies imprimées sur alu 60×40 à la Mairie de Saint-Martin des Noyers.
Merci de l’aide de nos amis de Genea79
Photoguste aura un stand au forum de la Généalogie les 14 et 15 mars.
[Edit] Le Forum ayant été annulé pour cause de Coronavirus, l’exposition n’a pu avoir lieu. Je cherche un autre lieu pour exposer.
Le 13 mars 2018, projection des photos à l’EHPAD de Saint-Martin.
TéléVendée était présent, le reportage passera bientôt à la télévision.
Samedi 24 février à 14H30, conférence organisée par le Cercle Généalogique Vendéen.
Un moment d’échanges avec un public passionné.
[dropcap]Auguste[/dropcap] Gauducheau est né le 24 novembre 1890 au village de La Couaire, à Saint-Martin-des-Noyers (Vendée) dans une famille de tisserands.
Très jeune, il se passionne pour les techniques nouvelles en ce début de XXème siècle: électricité, automobile, photographie…
Son père décède alors qu’il n’a que 12 ans. De ce fait, il travaille dans l’entreprise familiale et devient le “patron” à 16 ans, situation attestée par le recensement de 1906.
Il vend les produits de son tissage en faisant des “tournées” dans les villages de Saint-Martin des Noyers et des environs : Sainte-Cécile, Saint-Hilaire le Vouhis, Fougeré…
La suite ici…
En 1910, il passe au conseil de révision qui l’exempte du service militaire en raison d’une “faiblesse au poumon”. En 1911, à 21 ans, il achète un appareil photographique ainsi que le nécessaire pour développer les photos à son domicile. En ce début de XXème siècle, la photographie était encore peu pratiquée. Il fallait se déplacer à la ville ou au gros bourg voisin pour “se faire tirer le portrait”. L’ opération était longue et onéreuse. Auguste profite de ses “tournées” pour photographier les gens directement chez eux et leur vend les tirages à faible coût sous forme de cartes postales, très en vogue à l’époque, ou découpés pour les insérer dans des médaillons ou des broches. Beaucoup de personnes ont alors été photographiées, on peut supposer que pour un certain nombre, notamment les personnes âgées, ce fut la seule photographie de leur vie. En 1914, la guerre est déclarée mais Auguste n’est pas mobilisé en raison de son exemption au service militaire. Il continue à photographier les familles qui enverront les clichés en cartes postales à leurs soldats au front. Mars 1917, la guerre ayant fait des ravages, le Ministère rappelle les réservistes jusqu’à 50 ans et les exemptés. Auguste est mobilisé et sera chauffeur jusqu’après la guerre. Il sera libéré en juin 1919. De retour à la maison, il poursuit la gestion de sa petite entreprise et continue à prendre des photos. Toutefois, c’est le tissage qui prend le dessus quand il entreprend de mécaniser les métiers. Il installe un gazogène (système Burgaud à gaz pauvre) fonctionnant à l’anthracite pour alimenter le moteur faisant tourner les métiers. Tous les matins, pour faire démarrer le gazogène, il faut lancer une lourde roue en fonte, ce qui lui occasionne un effort physique intense et des chauds et froids. La production est sensiblement accrue et il continue les “tournées” pour vendre sa marchandise. Il dispose alors d’un camion et même d’une moto, véhicule assez rare dans les campagnes. En 1925, lors d’un déplacement à Saint-Hilaire le Vouhis, il rencontre Marie-Louise Merland qui est dame de compagnie chez son oncle Victor, le secrétaire de Mairie de Saint Hilaire. C’est le coup de foudre, il l’épouse en juin 1926. De cette union, nait un fils en 1927, il se prénomme Auguste comme son père, ainsi que le veut la tradition. Pour les différencier, sa mère l’appelle “Doudoute”, il conservera ce surnom toute sa vie. Puis en 1932, nait une fille, Irène, ma mère. Auguste a de grandes ambitions, il veut démocratiser le “prêt à porter”. Pour s’habiller, il fallait alors acheter le tissu, le confier à une couturière ou à un “tailleur d’habits”. Il réserve un terrain à Chantonnay pour y établir une usine de confection. Début mai 1934, il se sent fatigué, essoufflé et crache du sang. Avec Marie-Louise, il va voir le Docteur Delaire à Saint-Martin qui diagnostique une tuberculose et lui dit abruptement: “vous n’avez plus que quinze jours à vivre”. Auguste et Marie-Louise sont abasourdis. Malheureusement, le médecin avait raison. Auguste meurt le 17 mai 1934, la veille de l’anniversaire des deux ans de sa fille Irène. Il laisse à sa veuve Marie-Louise deux enfants en bas âge, un atelier de tissage mécanique auquel elle ne connait rien, des cartons de plaques photographiques et des rêves de prospérité envolés.
[dropcap]Je[/dropcap] m’appelle Jean-René Nicoleau. Ma mère, Irène, est la fille d’Auguste Gauducheau.
Lorsqu’adolescent je me suis intéressé à la photographie en prenant et en développant des clichés argentiques, ma mère disait que c’était l’hérédité qui jouait.
En effet, elle me racontait que son père, qu’elle n’a pas connu puisqu’elle n’avait que 2 ans à son décès, était un photographe amateur renommé.
Elle disait qu’il allait de village en village pour immortaliser ses contemporains.
Mais qu’étaient devenues ses œuvres ? Mystère …
Chez lui, à la Couaire, mon grand-père s’était aménagé une pièce en haut de l’escalier où il développait et tirait ses épreuves.
Plus tard, quand son activité de tissage prit le dessus, il transforma cette pièce en bureau, son matériel photo et les plaques de verre soigneusement rangés dans un coin.
Après son décès, ma grand-mère ne voulut plus entrer dans cette pièce tant la douleur du souvenir était grande.
Quand il reprit l’activité de tisserand de son père, mon oncle Auguste occupa à nouveau ce bureau sans toucher aux cartons de matériel photographique.
Les années passèrent et quand mon oncle prit sa retraite, il décida de louer la demeure familiale de « la Couaire » et vida la maison de son contenu. Les cartons furent déménagés dans le grenier de son habitation au bourg de Saint-Martin-des-Noyers.
Le temps a fait son œuvre, mon oncle Auguste et ma tante Berthe décédèrent à leur tour
Il y a quelque temps, je discutais avec leur fils, mon cousin Hervé. Je lui disais que je construisais l’arbre généalogique de notre famille et lui demandais s’il n’avait pas de son côté quelques photos dans ses albums pour illustrer ce travail de mémoire.
Hervé me dit alors que lorsqu’il était enfant, il s’était introduit en douce dans le bureau de son père et avait trouvé des cartons poussiéreux pleins de boites contenant des plaques de verre qu’il avait contemplées à la façon de diapositives.
Comme les boites devaient toujours être là, nous sommes montés au grenier et nous les avons trouvées.
Il y avait en tout 37 boites de plus ou moins 12 plaques chacune. En fait, ce sont les emballages d’origine des plaques vierges qu’Auguste avait réutilisés pour y ranger ses réalisations.
Nous avons trouvé également un autre carton avec une bonne centaine de plaques en vrac à l’air libre.
Les plaques en boite sont dans un bon état de conservation, un siècle à l’abri de la lumière n’a que peu altéré leur état d’origine.
Quant aux plaques en vrac, leur état est plus critique et je continue à les découvrir jour après jour.
Pour en faire profiter le plus grand nombre, j’ai décidé de faire l’acquisition d’un scanner pouvant traiter des négatifs de grandes dimensions et je me suis lancé dans une œuvre titanesque de commémoration du travail de mon grand-père.
Si les plaques de verre ont parcouru un siècle sans trop de détérioration, il n’en demeure pas moins qu’un travail de restauration s’impose pour chaque cliché. Vous découvrirez mon travail sous différents logiciels dans la rubrique Atelier de restauration.
Ces clichés représentent des photos de groupe et des portraits de personnes en tenue de travail ou « bien habillés » exprès pour la photo.
Si vous êtes originaires de Saint-Martin-des-Noyers (85, Vendée) ou des communes environnantes, ces photos sont peut-être celles de vos parents, grands-parents ou arrière-grands-parents.
Toute ressemblance avec des personnes existantes aujourd’hui ne serait pas du tout fortuite…
Les clichés réalisés ont dû trôner pendant des années sur les buffets, les cheminées ou encadrés dans la chambre à coucher.
Vous verrez également comment les gens s’habillaient, travaillaient et faisaient la fête entre 1911 et 1920. Il n’est pas impossible non plus que vous reconnaissiez certains lieux.
La Grande Guerre a profondément marqué les gens et la société. A sa sortie, plus rien n’était comme avant. On ne retrouve plus l’insouciance et la joie de vivre du début du siècle.
Pour chaque photo, j’ai laissé la possibilité de mettre un commentaire. Il serait intéressant que les descendants de toutes ces personnes puissent les reconnaitre et noter qui ils sont et, de ce fait, les sortir de l’anonymat. Vous pouvez également donner, dans cette zone de commentaires, vos impressions et vos remarques.
Je vous souhaite un bon voyage dans le temps.